« Certains disent qu'on reconnaît le grand amour lorsqu'on s'aperçoit que le seul être au monde qui pourrait vous consoler est justement celui qui vous a fait mal. ».

J’avais poussé la porte du taxi avec une certaine nonchalance. Pendant quelques minutes j’étais resté là, devant la maison familiale à fixer cette porte que j’avais passé à de si nombreuses reprises. Deux ans s’étaient écoulés depuis mon départ précipité et je ne regrettais rien, j’avais eu besoin de partir, besoin de couper les ponts et peut être besoin d’apprendre que je pouvais vivre sans Lola, même si ce n’était pas facile, je savais que j’avais cette force, cette capacité à vivre loin d’elle. Peut-être que ce n’était pas parfait, mais j’avais appris à aimer ma vie comme elle l’était avec ses hauts et avec ses bas. Aujourd’hui signifiait le retour à la maison. Plus les secondes passaient plus je ressentais l’envie folle de rentrer à la maison, retrouver ma chambre, ma sœur… , ma mère, mon père… mon arc et même ruby le chat à ma mère. Ils m’avaient tous manqué, vivre loin d’eux n’avait pas été facile mais ça avait été indispensable. Un jappement me ramena à la réalité, mon regard se posa sur Sally ma chienne de tout juste 4 mois. Une petite folie… Cette jeune chienne Saarloos s’était retrouvée à la rue, seulement un mois après son adoption. C’est la femme de son propriétaire qui me l’a « offerte ». Bref, voilà qui va surement surprendre ma très chère sœur. Je m’apprêtais à rentrer par la porte quand des voix s’élevèrent dans le jardin. Un sourire amusé se posa sur mon visage tandis que je m’immisçais dans celui-ci par la petite porte en bois. Ma sœur est quelques une de ses amies s’essayaient au tir à l’arc et autant dire que ma sœur n’avait pas vraiment progressé depuis mon départ vu que la flèche se plante surement à l’opposé de ce qu’elle visait. « Je t’ai toujours dit de ne pas être si crispé ». A peine avais je finis de prononcer ces mots qu’elle s’était déjà retourné. « ISSAAAC » Elle s’élança vers moi, me sauta dans les bras et m’envoyant un coup de poing dans les côtes…. « Aie mais t’es malade » « C’est pour ne rien m’avoir dit abruutii » S’en suivit une flopée d’injures aussi belles les unes que les autres, mais entre nous ce n’était pas vraiment surprenant.
Les retrouvailles avec mes parents furent tout aussi forte, en particulier ma mère qui éclata en sanglots avant de m’ausculter de part et d’autre pour être sûr de mon état de santé. Heureusement, elle finit par valider mon état sanitaire avant de se lancer dans des invitations pour une fête de retour.

A vrai dire, je ne sais pas pourquoi j’ai fini par accepté de suivre ma sœur en boite, ce n’est pas comme si je viens de me taper une journée de voyage… Le problème vous voyez c’est que j’ai toujours été trop protecteur avec elle, et qu’elle en profite, alors pour avoir un chauffeur le mieux était surement de m’inviter, ou plutôt de me forcer à venir en me suppliant. En tout cas, avouons-le ça avait fortement fonctionné vu que je me retrouvais un verre de vodka à la main tandis que ma sœur était sur la piste de danse. En mode chasseur, j’observais chaque homme qui s’approchait un peu trop d’elle, je détestais ça, mais je n’intervenais qu’en cas de gros lourd, si elle avait envie de se frotter avec un mec en slim ça la regardait après tout.

Finalement, une femme finit par m’accoster, il s’agissait d’une rousse que j’avais connu durant mes années de tir, c’était étrange de la retrouver ici. D’ailleurs on était en train de parler de son évolution quand une furie arriva. Je me reculais pour mieux voir…. Le choc était assez rude. Deux ans que je ne l’avais pas vu, la revoir de cette manière me paraissait louche. Si bien que je détournais le regard pour chercher ma sœur qui me tira la langue avant de recommencer à se déhancher. Elle avait donc tout manigancé, quel idiot… je la connaissais après tout.

Mon regard se posa sur Lola, un long soupir s’échappa de ma gorge tandis que je tentais de garder mon calme mais sa façon de m’aborder étant des plus désagréables je ne me voyais pas vraiment lui sauter au coup. De plus la revoir me rappelait son mariage avec l’homme que je haïssais le plus au monde et cela me rappelait que je l’avais aussi perdu elle. D’un ton nonchalant je lui répondais donc tout en rabattant mes cheveux qui s’étaient collé sur mon front à cause de la sueur.

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« Certains disent qu'on reconnaît le grand amour lorsqu'on s'aperçoit que le seul être au monde qui pourrait vous consoler est justement celui qui vous a fait mal. ».

JLes ambiances de boites ne m’étaient pas inconnu, j’avais eu la chance de me créer un bon petit groupe d’amis durant mes études, on était sorti, on s’était amusé plus que de raisons. D’ailleurs la plupart des boites que j’avais foulé été bien plus grande que le nightwatch. D’ailleurs il me rappelait des souvenirs , on y avait passé quelques soirées avec Lola, mais bon c’était loin et puis je n’avais finalement pas vraiment envie d’y replonger. En tout cas, c’était un retour assez dur à la réalité, bien sur que je lui devais des réponses mais je devais avouer qu’en deux ans, j’avais finalement abandonné l’idée de lui expliquer. Elle s’était mariée après tout et je ne voyais pas vraiment ce qu’on avait à faire ensemble. Notre amitié avait toujours été très forte et finalement toujours plus qu’amical, je n’avais pas vraiment eu le courage de lui dire, pas trouver les mots, et puis elle était ma meilleure amie et peut être qu’il y avait une certaine peur de la perdre. Mais bon de toute manière je l’avais déjà perdu, alors un peu plus ou un peu moins. Non je n’avais pas vraiment eu envie de la contacter pendant ces deux ans. C’était plus facile comme ça et je n’avais pas envie d’être le pote, le meilleur pote, celui qui écoute les complaintes, celui qui est toujours là, non je voulais autre chose et elle ne pouvait pas me le donner. L’idée de discuter en pleine boite n’était surement pas la meilleure du siècle, j’avais du mal à tout saisir mais j’avais surement saisi l’essentiel. Je me pinçais les lèvres, cette situation me déplaisait surement parce que j’étais incapable d’en avoir le contrôle, elle était en train de m’échapper, mais c’était un mal pour un bien, de toute façon un jour ou l’autre je devais passer par la. Je n’avais pas envie de la blesser, je l’avais déjà fait de toute façon, mais je lui devais la vérité et de toute façon même si la vérité était dure à dire, au moins elle était dite. De toute façon ça me soulagerait, ça allait être dit. Bien sûr j’avais des choses à me reprocher, mais je ne pouvais pas revenir en arrière et à la fin si elle l’avait épousé c’était surement parce qu’elle aimait plus que moi, en toute logique. De toute façon, il était tard, j’étais fatigué et j’étais loin de vouloir réfléchir trop longtemps à mes sentiments. Une chose est sure il était toujours là, mais bon.

Son comportement m’énervait, je ne voyais pas vraiment pourquoi elle voulait tant savoir surtout qu’elle devait savoir la vrai réponse, cela me semblait logique. Si j’avais assisté à son mariage ce n’était par plaisir, celui-ci à surement été le pire jour de ma vie, mais c’était son mariage, son jour et je n’avais pas eu le courage de lui gâcher ça… J’avais même prononcé un putain de discours ou j’avais bien entendu gentiment zapper son mari ce qui avait laissé la place perplexe, mais hors de questions que je parle de ce type. D’ailleurs elle ne devait même pas se douter que son cher et tendre était en fait un gros pourri, mais on le savait le plus pourri de l’histoire sur ce coup là c’était moi .

Je tournais la tête lui indiquant ainsi de se déplacer dans un coin plus calme, soit l’extérieure de la boite vu que c’était le seul endroit pour s’entendre… « Bon on va faire simple. Ce que je t’ai dit je le pensais et je le pense toujours et si je suis venu à ton mariage c’est parce que c’était ton jour et que j’avais promis d’être ton témoin, je ne te cache pas que ça a été le pire jour de ma vie et que je me suis retenu pour ne pas lui foutre mon poing dans sa gueule. Donc je n’ai pas envie d’être ton ami, parce que je ne peux plus l’être, je ne peux plus tout simplement car je ne vois plus comme une simple amie… Voila… »

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Depuis toujours je ressentais ce besoin vital de bouger, de faire quelque chose, l’ennui était pour moi synonyme de mort. Voilà pourquoi il était finalement difficile de me trouver, de me comprendre et peut être même de saisir ma façon de penser. J’étais quelqu’un de libre, de très attachée à cette liberté et je refusais de la perdre, de la sacrifier. Lola avait toujours fait partit intégrante de ma vie, la seule chose que j’avais désiré garder coute que coute car elle était la seule à sortir le meilleur de moi, j’avais besoin d’elle pour vivre, pour me sentir pleinement heureux. Mais je savais aussi que la vie n’était pas telle qu’on la désirait et je savais qu’il était trop tard pour changer les choses. Je connaissais Lola, très bien, surement plus que son mari, je me sentais mal, mal pour elle, elle ignorait tant de choses, mais ce n’était pas à moi de lui dire. Et puis si je lui disais, elle ne me croirait surement pas et pire elle risquait d’exposer ma couverture, je ne pouvais pas prendre ce risque c’était trop dangereux. Et je tenais finalement plus à ma vie qu’a son mariage. Après tout c’était le sien, pas le mien, et ce n’était pas a moi de le briser. Peut-être qu’il s’agissait d’une vengeance, une légère vengeance, mais si elle était incapable de voir que son mari était le pire des salauds, ça la regardait après tout et ce n’était surement pas un pseudo ami d’enfance qui allait changer tout ça, et puis ce n’était pas mon rôle. Alors oui peut être que ce n’était pas la meilleure façon de lui dire, je n’avais pas pris de gants, mais je ne voyais pas comment dire ça « Bien » Elle avait voulu savoir après tout, la vérité était difficile à entendre. En tout cas elle semblait tomber des nues, pour ma part j’affichais un visage impassible. Pendant ses deux ans j’avais pris en maturité et bien qu’il m’arrivait bien souvent de partir en live, j’étais moins enfant que lors de notre départ. Contrairement à elle je m’étais finalement fait à l’idée, lui dire ce n’était pas si douloureux, non, c’était désagréable et finalement c’était un vrai soulagement qu’elle le sache. Je ne voyais pas trop quoi rajouter d’autre, la situation étant assez clair pour moi. Je ne voulais plus d’une telle amitié, car finalement notre amitié n’en avait jamais vraiment été une. Et elle avait commencé à se désagréger quand elle avait commencé à sortir avec Nathan. Sauf qu’elle n’avait rien remarqué… Avant lui pas besoin de m’inquiéter, pas besoin de penser à la suite, non, elle était avec moi quasiment 24h/24 j’avais le temps, le temps pour trouver un moyen de lui dire. Mais après Nathan, je me suis senti trahi, perdu, je me suis éloigné d’elle pour ne pas rentrer dans une lutte fratricide. Sur cette terre, il n’y a personne que je hais plus que cet homme. Il a toujours pris plaisir à prendre ce qui m’appartenait, à être la noirceur que je combattais en quelques sortes et prendre ma meilleure amie fut surement son meilleur coup. Pendant un certain moment j’éprouvais du plaisir, il devait s’emmerder ce soir, vu ce que j’avais balancé quelques heures plus tard. Ses fonds cachés en train d’être dilapider et envoyer sur les comptes de différentes associations et impossible de se plaindre ou de les récupérer, il n’était pas censé avoir accès à cet argent après tout. Il devait donc être à pied d’œuvre pour mettre à mal ce que je lui avais envoyé mais il avait de la chance ce n’était pas bien méchant…
Je reportais mon regard sur Lola, elle était bien loin de se douter tout ça, je haussais les épaules avant de le vers les yeux au ciel « Oui enfin je me suis fait une raison, je t’ai toujours dit de garder ta langue, mais non faut toujours que tu cherches à en savoir plus, maintenant tu sais donc fait avec, comme je fais avec. Et franchement je vois pas pourquoi tu t’excuses, c’est encore plus idiot de s’excuser. Tu veux t’excuser de quoi ? De pas m’aimer en retour ? de d’être marié ? De connaitre la vérité ? En fait il n’y a aucune raison pour que tu t’excuses et … oui tu l’as su plutôt. Enfin je l’ai dit une fois, ça a été assez compliqué, je n’allais pas recommencer encore et encore, pas avec une femme qui allait se marié. Et franchement si je te l’avais dit plutôt, tu aurais fait quoi ? Annuler ton mariage ? Laisse moi rire » Mon air était assez placide, a vrai dire ça ne m’atteignait pas vraiment, la situation était réglée depuis longtemps pour moi.

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« Certains disent qu'on reconnaît le grand amour lorsqu'on s'aperçoit que le seul être au monde qui pourrait vous consoler est justement celui qui vous a fait mal. ».

J’avais toujours eu un côté assez coulant, je possédais une certaine faculté à souffrir sans me plaindre. Peut être parce que j’acceptais cette souffrance, elle finissait par devenir une habitude et elle devenait finalement moins difficile à supporter. Et puis entre nous rien n’avait jamais vraiment commencé, je n’avais fait qu’imaginer et je savais bien que l’imagination n’était jamais proche de la réalité, rien ne nous disait que notre histoire aurait pu fonctionner. On était tout de même assez différents et nos caractères assez opposés auraient surement eu raison de toutes relations. En tout cas c’était ce que je m’étais dit pour mieux vivre la situation, c’était plus facile de cette manière de se dire que toute façon je n’avais rien perdu. Si j’avais perdu une amitié, mais en fait le jour ou elle s’est mariée, le jour ou elle lui a dit oui, je n’étais plus l’ami. Ce jour là, en une infime seconde tout s’était brisé et je n’étais incapable de penser à elle comme à mon amie d’enfance, elle n’était plus qu’un souvenir, quelqu’un qui était partit trop loin pour que je puisse l’attraper et qui avait finalement fini par devenir presque transparent. Ce n’était surement pas une chose à penser, encore moins à dire mais c’était ce que j’avais ressenti. J’avais ressenti son bonheur, car oui elle avait été heureuse, si cela n’avait pas été le cas, j’aurais surement eu le courage de m’interposer lors de la cérémonie, mais comment le faire quand vous voyez du bonheur ? Alors pourquoi répondre à ses appels, pourquoi entamer le dialogue avec quelqu’un qui ne vous a finalement pas compris. J’ai été bourré bien des fois, je n’ai jamais dit je t’aime, sauf à elle, ce n’était pas anodin. Sur le coup quand je l’ai vu partir, je n’ai pas vraiment eu le courage de rester pas avec ses amis en tout cas. Prendre la fuite m’a sauvé, surement à cause de son regard qui était plus surpris qu’heureux. Sur le coup je me suis dit, putain mais quel idiot pourquoi tu lui dis ça maintenant, elle doit se sentir complètement conne, comment éconduire un ami d’enfance, partir rendait donc la tâche finalement beaucoup plus facile.

Des regrets, j’en avais eu et ce n’était pas elle qui allait me le faire remarquer, j’étais finalement assez grand pour ça, raison pour laquelle je tiquais un peu. Bien qu’elle ne me faisait aucune leçon vis-à-vis de ça. En fait sa réaction m’énervait, je n’avais pas envie qu’on me plaigne, elle me connaissait pourtant, je n’étais pas du tout ce genre, qu’on me plaigne m’énervait plus qu’autre chose. Et Franchement j’étais passé au dessus, je l’aimais encore, j’étais incapable de ne pas l’aimer mais j’avais accepter l’idée qu’elle ne voulait pas de moi tout simplement. Je roulais des yeux à sa phrase suivante, ou plutôt ses phrases, il n’y en avait pas qu’une. A vrai dire, à la fin, je restais silencieux quelques secondes. En fait, j’étais tout simplement en train de réfléchir au sens de chaque mot. Elle avait donc finalement faillit annuler son mariage, ce qui me gênait c’était le faillit. Après elle m’avait aimé pratiquement toute sa vie ce qui signifiait que c’était fini. Mais elle était passé à autre chose dommage je n’ai jamais fait ce choix. A vrai dire , elle était juste en train de me dire qu’elle m’aimait mais qu’elle en avait préféré un autre, ou que j’étais devenu une sorte de second choix qu’elle avait relégué au rôle d’ami. Je n’avais jamais été agressif avec elle, mais les mots qui suivirent furent tout sauf doux. « Tu … Cela veut surement dire que je n’étais pas le bon, Par contre, contrairement à toi, je ne suis pas passé à autre chose, peut être parce que pour moi, l’amour ce n’est pas comme un cheval qu’on jete quand on veut en changer et ceux quelques soit les difficultés. Ce n’était pas de l’amour Lola, ce n’est pas ça l’amour, si tu avais été amoureuse tu aurais pu attendre des siècles. Mais je suis heureux d’apprendre que j’ai été une sorte de second choix… Bref désolée de d’avoir causé dans de soucis pour ton mariage » Réajustant ma veste, je jetais d’un coup de main expert mon verre en plastique dans une poubelle qui se situait quelques mètres plus loin. « Je dois y aller, je suis censé passer la soirée avec ma sœur… on se reverra de toute façon comme n’importe qui d’autre, pas des amis, mais des connaissances, j’appuie sur le terme connaissance » Je n’avais aucune envie de faire comme avant, surtout pas après sa pseudo déclaration complètement merdique.

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